Faisons, pour notre première chronique, un rapide état des lieux du
paysage politique français. Nous pouvons d'ores et déjà
affirmer que la campagne présidentielle est
aujourd'hui bien entamée. L'investiture de Ségolène
ROYAL par le Parti Socialiste a réellement ouvert le
bal, au terme de primaires très médiatiques,
mais au résultat sans ambigüité (60% des suffrages dès
le premier tour).
Les
candidatures de Dominique VOYNET chez les Verts, de
Marie-Georges BUFFET pour le Parti Communiste Français,
d'Olivier BESANCENOT pour la ligue Communiste
Révolutionnaire, et d'Arlette LAGUILLER pour Lutte
Ouvrière ont fait, à côté, figure d'épiphénomènes.
Mais alors
que Mme ROYAL essaie de construire son image de
personnalité politique de rang international lors d'un
voyage au Proche-Orient, c'est Nicolas Sarkozy qui
profite de ce boulevard pour se lancer dans la bataille.
Après un démarrage capoté, sous forme de fausse
exclusivité à la presse régionale (l'information sortira
finalement la veille dans LIBERATION), Mr SARKOZY se
reprend au cours d'une émission fleuve de 3 heures en
prime-time sur France Télévision. Il y apparait alors
comme un candidat sûr de lui, confiant et combatif,
libéral aux idées biens affirmées (contrairement à la
ligne souvent flottante de Ségolène ROYAL).
A
droite, les candidatures de François BAYROU, Jean-Marie
LE PEN et Philippe DE VILLIERS apparaissent aussi
épisodiques que celles de leurs homologues des petits
partis de gauche.
Des
polémiques surviennent alors concernant l'attitude de
Ségolène ROYAL durant son voyage au Liban. Elle
aurait non seulement reçu un député du Hezbollah
(mouvement religieux chiite prônant la destruction de
l'état d'Israël) mais l'aurait approuvé dans ses
déclarations, et n'aurait pas condamné ses propos
comparant la politique d'Israël au nazisme. Outre le
fait que Ségolène ROYAL ai été chaleureusement
reçu par les israéliens suite à son passage au Liban,
il semble que la polémique, née ici en France, repose
sur des faits à la réalité très contestable, puisque
démentis par l'ambassadeur de France au Liban lui-même
(pourtant politiquement opposé à Mme ROYAL).
Il
n'empêche, la droite française ( Nicolas SARKOZY relayé
par Michel BARNIER) saisit l'occasion de la polémique
pour écorner l'image de Ségolène ROYAL, évoquant à mots
à peine feutrés son amateurisme, voire son incompétence
sur les questions internationales, forcement
"délicates". Nous attendons à ce jour la contre-attaque
de Ségolène ROYAL, revenue en catimini d'un voyage
éprouvant. La campagne présidentielle est décidemment
bien partie...
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