Nous avons vécu la semaine dernière (du 11 au 17
décembre) une succession d'événements tout à fait
inattendus. C'est Johnny HALLYDAY qui a ouvert le
bal, lorsque nous avons appris son exil en Suisse pour
raisons fiscales. Le rocker français, qui avait déjà
défrayé la chronique en essayant d'obtenir sur le tard
la nationalité belge (officiellement pour raisons
personnelles et sentimentales, officieusement pour
raisons fiscales) a cette foi réussi à se faire
domicilier en Suisse, ce qui lui permet de payer les
impôts de son nouveau pays de résidence.
Coup dur pour le "prestige français" qui voit l'un de ses
symboles culturels nationaux émigrer brutalement. Alors
que la gauche accompagnée par Jacques CHIRAC
s'offusquent de ce "manque de civisme", Nicolas SARKOZY
pose la question du calcul de l' impôt en France, ce qui
lui permet d'esquiver les questions embarrassantes sur
son "ami Johnny HALLYDAY", et d'avancer ses propositions
libérales de réformes de la fiscalité.
C'est en suite au tour de Marie DRUCKER, la
présentatrice vedette du SOIR 3, de faire la Une du
magazine BON WEEK accompagnée du ministre des DOM-TOM
François BAROIN lors d'un week-end à Barcelone. C'est la
veille de la publication des photos et de la révélation
de sa relation avec le ministre, que le journaliste a
choisi de demander son retrait de l'antenne le temps de
la campagne électorale (suivant l'exemple de Béatrice
SCHONBERG sur FRANCE 2).
Alors que les médias, en relayant l'information,
mettent en éclairage "l'absence de respect de la vie
privée" des 2 principaux protagonistes de l'affaire,
nul ne se pose la question des relations incestueuses
qui s'établissent maintenant au grand jour entre les
médias et la classe politique. Alors que sur
l'émission + Clair sur CANAL +, un journaliste de FRANCE
INFO avouait benoitement qu'il détenait l'information
"depuis plusieurs mois", sans jamais avoir voulu la
rendre publique. Que serait-il arrivé si l'affaire
n'avait pas filtré jusqu'à l'ouverture de la campagne
électorale de 2007, la journaliste aurait-elle
démissionné de son propre chef ? Les questions de
"la protection de la vie privée" et du "maintien d'un
code de déontologie journalistique" entrent ici en
opposition brutale.
Comment, lorsqu'on est journaliste, maintenir un avis
impartial et une analyse objective sur l'action de son
conjoint, et à fortiori de son groupe politique, dans le
domaine publique ? La question n'est pas mince.
Peut-être devrions-nous, pour cette fois, nous inspirer
des Etats-Unis, ou ce type d'affaire entraine
inévitablement la démission du journaliste ( voir Arnold
SCHWARZENEGGER et la présentatrice Maria SHRIVER) ou la
mutation de ce dernier au sein d'un autre service.
Allons-nous devoir, comme outre-Atlantique, inscrire
noir sur blanc ces règles, afin de préserver ce qu'il
pourrait rester d'indépendance et d'objectivité à la
sphère médiatique française ? Affaire à suivre.
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