Lundi 18 décembre 2006 - UNE SEMAINE (PIPOL)ITIQUE

    
     Nous avons vécu la semaine dernière (du 11 au 17 décembre) une succession d'événements tout à fait inattendus. C'est Johnny HALLYDAY qui a ouvert le bal, lorsque nous avons appris son exil en Suisse pour raisons fiscales. Le rocker français, qui avait déjà défrayé la chronique en essayant d'obtenir sur le tard la nationalité belge (officiellement pour raisons personnelles et sentimentales, officieusement pour raisons fiscales) a cette foi réussi  à se faire domicilier en Suisse, ce qui lui permet de payer les impôts de son nouveau pays de résidence.    
    Coup dur pour le "prestige français" qui voit l'un de ses symboles culturels nationaux émigrer brutalement. Alors que la gauche accompagnée par Jacques CHIRAC s'offusquent de ce "manque de civisme", Nicolas SARKOZY pose la question du calcul de l' impôt en France, ce qui lui permet d'esquiver les questions embarrassantes sur son "ami Johnny HALLYDAY", et d'avancer ses propositions libérales de réformes de la fiscalité.

     C'est en suite au tour de Marie DRUCKER, la présentatrice vedette du SOIR 3, de faire la Une du magazine BON WEEK accompagnée du ministre des DOM-TOM François BAROIN lors d'un week-end à Barcelone. C'est la veille de la publication des photos et de la révélation de sa relation avec le ministre, que le journaliste a choisi de demander son retrait de l'antenne le temps de la campagne électorale (suivant l'exemple de Béatrice SCHONBERG sur FRANCE 2).
     Alors que les médias, en relayant l'information, mettent en éclairage "l'absence de respect de la vie privée" des 2 principaux protagonistes de l'affaire, nul ne se pose la question des relations incestueuses qui s'établissent maintenant au grand jour entre les médias et la classe politique. Alors que sur l'émission + Clair sur CANAL +, un journaliste de FRANCE INFO avouait benoitement qu'il détenait l'information "depuis plusieurs mois", sans jamais avoir voulu la rendre publique. Que serait-il arrivé si l'affaire n'avait pas filtré jusqu'à l'ouverture de la campagne électorale de 2007, la journaliste aurait-elle démissionné de son propre chef ? Les questions de "la protection de la vie privée" et du "maintien d'un code de déontologie journalistique"  entrent ici en opposition brutale.


     Comment, lorsqu'on est journaliste, maintenir un avis impartial et une analyse objective sur l'action de son conjoint, et à fortiori de son groupe politique, dans le domaine publique ? La question n'est pas mince. Peut-être devrions-nous, pour cette fois, nous inspirer des Etats-Unis, ou ce type d'affaire entraine inévitablement la démission du journaliste ( voir Arnold SCHWARZENEGGER et la présentatrice Maria SHRIVER) ou la mutation de ce dernier au sein d'un autre service. Allons-nous devoir, comme outre-Atlantique, inscrire noir sur blanc ces règles, afin de préserver ce qu'il pourrait rester d'indépendance et d'objectivité à la sphère médiatique française ? Affaire à suivre.  

  

 

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